Le diable boîteux - Alain René le Sage -1707

"Le diable boîteux".
Voilà pour le moins un nom étrange, intrigant!
L'histoire de ce livre est à la hauteur de son titre énigmatique si elle ne le surpasse ; car le "Diable boîteux" - qui nous plonge dans le Madrid du XVIII° siècle, en nous narrant tour à tour ses histoires de spadassins sans foi ni loi et ses amours contrariées ou merveilleuses - est le récit que le démon Asmodée fait à un jeune galant espagnol.
- Résumé
L'histoire est la suivante: alors qu'il cherche à échapper à des spadassins que sa maîtresse a lancés après lui, le jeune Don Cléofas Léandro Perez Zambullo trouve refuge dans un grenier vide. Essoufflé par la course, il reprend péniblement ses esprit... Quand une voix l'interpelle. Il s'agit du démon Asmodée (créateur et régent des amours funestes) enfermé depuis de nombreuses années dans une bouteille, par la force d'un puissant magicien. Asmodée prie Zambullo de le libérer, moyennant sa gratitude éternelle, et nombres services.
Malgré son effroi, le jeune homme cède à la promesse d'Asmodée : le venger de son ingrate maîtresse.
Malgré son effroi, le jeune homme cède à la promesse d'Asmodée : le venger de son ingrate maîtresse.
Le démon le transporte alors en haut du sommet le plus haut de la ville... Et fait disparaître les toits des maisons! Ainsi, toute la nuit, de leur promontoire, et comme contemplant des scènes de théâtre miniature, Asmodée instruira Zambullo des secrets de la ville, racontant les vices ( et les quelques vertus!) des madrilènes qui content fleurette, ferraillent ou dorment sous leurs yeux.
- L'auteur
Alain-René Le Sage naît en 1668 à Sarzeau, et meurt en 1747 à Boulogne-sur-mer. Et pour reprendre les termes du dictionnaire des noms propres, aussi concis que précis: " Ses romans et ses comédies, souvent inspirées d'auteurs espagnols, font une peinture satyrique des mœurs de son temps".
En l’occurrence, Le Diable Boîteux est inspiré du Diablo Cojuelo de Luis Velez de Guevara, dont Le Sage fait l'éloge dans son épître.
- Extrait
« Par où commencerons-nous ? Observons d’abord dans cette maison, à main droite, ce vieillard qui compte de l’or et de l’argent. C’est un bourgeois avare. Son carrosse, qu’il a eu presque pour rien à l’inventaire d’un alcalde de corte, est tiré par deux mauvaises mules qui sont dans son écurie, et qu’il nourrit suivant la loi des douze tables, c’est-à-dire qu’il leur donne tous les jours à chacune une livre d’orge. Il les traite comme les Romains traitaient leurs esclaves. Il y a deux ans qu’il est revenu des Indes, chargé d’une grande quantité de lingots qu’il a changés en espèces. Admirez ce vieux fou, avec quelle satisfaction il parcourt des yeux ses richesses : il ne peut s’en rassasier. Mais prenez garde en même temps à ce qui se passe dans une petite salle de la même maison. Y remarquez-vous deux jeunes garçons avec une vieille femme ? — Oui, répondit Cléofas. Ce sont apparemment ses enfants. — Non, reprit le diable, ce sont ses neveux qui doivent en hériter, et qui, dans l’impatience où ils sont de partager ses dépouilles, ont fait venir secrètement une sorcière, pour savoir d’elle quand il mourra."
- Le diable boîteux, oui, mais pour qui?
On le recommande aux curieux et aux lecteurs assidus qui ont envie de découvrir un livre original...
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