La Dame de Pique- 1834- Alexandre Sergueievitch Pouchkine


Pouchkine.



Le père de la littérature russe, celui qui a révélé 'Le Nez' de Gogol, l'auteur du monumental 'Eugène Onéguine', source d'inspiration pour tous les écrivains russes qui lui succèderont, sa mort prématurée à 38 ans lors d'un duel... Tout contribue à faire de lui un auteur incontournable.

Pouchkine avait pour ambition de redonner un souffle nouveau au processus de création littéraire de son pays, en la libérant des influences étrangères pour concevoir une littérature nationale, 100% made in Russia.

En bref, Pouchkine est tout simplement...UN TITAN!
La Dame de Pique est un conte qui a notamment inspiré à Tchaïkovsky un opéra en trois actes.
  • Résumé (en rechargeant le Passe Navigo)

Hermann ne joue jamais... pas assez d'argent.

Mais pour ce jeune allemand désargenté de passage à Saint Pétersbourg, le jeu est une terrible tentation... et c'est une torture de n' y assister qu'en spectateur, de ne pouvoir qu' observer ses amis miser des sommes folles, et tout rafler ou tout perdre en quelques secondes.


Le jour où Hermann apprend l'existence d'une combinaison maléfique de cartes gagnantes à tous les coups, son sang ne fait qu'un tour. Voilà ce qui lui faut! Qu'il apprenne seulement le secret des cartes, et sa fortune sera faite!

Mais la seule détentrice de la combinaison est une vieille comtesse déjà à demi morte.

Il faut faire vite, songe alors Hermann: la mort peut l'enlever à tout moment, et le jeune homme a vraiment besoin d'argent...
Un jour, alors qu'obsédé par le secret des trois cartes on le retrouve rôdant autour des appartements de la comtesse, Hermann avise sa jolie pupille, Lizaveta, qui lit un livre à la fenêtre...

  • Extrait 
"L'histoire des trois cartes, qui avait vivement frappé son imagination, le hanta toute la nuit. " Supposons, se disait-il le lendemain en arpentant les rues de Pétersbourg, supposons que la vieille me révèle son secret, ou me révèle ces trois cartes! Pourquoi ne tenterais-je pas ma chance? ...Me faire présenter à elle, devenir son amant...pourquoi pas? Mais tout cela exige du temps...et elle a quatre-vingt sept ans, elle peut mourir dans la semaine...dans deux jours! Et puis, cette histoire, peut-on y croire vraiment?"

  • Pour approfondir
C'est le thème du jeu dans son acception large - l'activité, le jeu de cartes, et le jeu amoureux- que retrouve dans la 'Dame de Pique'. L'une des énigmes de la nouvelle réside dans l'indétermination des motivations d'Hermann: agit-il par amour ou par appât du gain? Séduit-il Lizaveta pour approcher l'inaccessible comtesse, ou éprouve-t-il pour elle de véritables sentiments? (La minette en moi n'arrive vraiment pas à trancher, j'attends vos opinions!)
Du jeu à la manipulation, il n'y a qu'un pas à franchir... la duplicité diabolique des personnages annonce une chute fatale... Mais qui sera le plus retors?

Hermann est le seul personnage masculin de la nouvelle; les protagonistes féminins qui l'entourent sont des archétypes de personnages que l'on retrouve habituellement dans les contes: si Lizaveta est la jeune fille douce, fraîche et naïve, la comtesse personnifie les vieilles sorcières, dimension qui sera plus tard renforcée par la chute finale.

La Dame de Pique, c'est aussi une affaire d'opposition entre plusieurs univers: l'opposition entre la tradition et la modernité représentée par le face à face entre Hermann la Comtesse, et l'opposition entre le monde réél et le monde fantastique.


  • Vous avez aimé? Découvrez... 

'Le Tour d'écrou' de Henry James.

  • Quels lecteurs pour 'La Dame de Pique'? 

La langue n'est pas facile, le style élaboré, et il faut s'accrocher pour commencer l'histoire... Les trois premières pages pourront te rebuter, jeune lecteur impatient! Mais une fois passées, tu plongeras enfin au coeur de l'action...Hermann n'aura alors plus de secret pour toi, ou presque.

Cette perspective n'est-elle pas alléchante?

Les lecteurs avertis aimeront l'histoire rythmée, et le style littéraire à la fois XIX° et ultramoderne, qui recrée une ambiance particulière, celle des salons de la haute société russe. Vus au travers des yeux de Lizaveta et Hermann, tous deux sans le sou, ces salons sont pour le lecteur un baromètre qui rend compte des différences sociales dans la Russie du XIX° siècle.

Commentaires

  1. Tu sais aiguiser notre curiosité !
    Hâte de lire ce petit chef d'oeuvre

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